Avant de commencer et de partir dans des idées reçues, je n’étais pas en échec scolaire plus jeune. Etre cuisinier, pour moi, cela à toujours été un choix.
Je n’ai pas été contraint de suivre un apprentissage, mais j’ai, parce que j’en avais envie après un bac général intégré une école hôtelière.Etre cuisinier, c’est la réalisation d’un rêve qui ne m’a jamais quitté.
Alors me direz vous, pourquoi ce métier? Je vous répondrai que :
– j’aime, non, j’adore être exploité…
– j’aime les horaires décalés, me coucher quand tout le monde dort depuis des heures, ou sort entre amis.
– j’aime les métiers physiques. Et quand arrive le week-end, j’adore me dire que je serai tellement fatigué qu’il pourra m’arriver de dormir plus de 12 heures.
– Enfin, la passion pour un métier plein de sens, presque un sacerdoce, et un réel amour des produits.
Car même en me répétant ces mots, je n’arrive pas à être dégoûté de la cuisine. Au contraire, cela me fait sourire, et je me dis : « ce n’est que le début ». Les années défileront, jusqu’au jour où je pourrais voler de mes propres ailes, ouvrir une maison qui me ressemblera. Et pour ça, il va falloir travailler, apprendre, ressasser les mêmes taches, les mêmes gestes, jusqu’à ce que je puisse enfin m’exprimer.
Et si aujourd’hui travailler dans la haute gastronomie me fait parfois oublier qui je suis, je ne veux pas effacer ce que je pourrais être. Vous vous demandez sans doute qui vous parle? Et bien, je travaille dans un grand restaurant. Un étoilé, dans lequel comme beaucoup d’autres je ne suis qu’un petit pion.
Il m’arrive d’en baver, et parfois je rentre en me forçant à sourire. D’autre fois je suis heureux ; d’apprendre toujours plus, et de m’ouvrir à une gastronomie unique, la haute gastronomie française. Car malgré ses limites, elle reste un lieu de création,d’échange. Elle reste un art atypique, renouvelable en fonction de ceux qui le consomme.
Je profite de cet espace et vous propose de suivre, ici même, mes humeurs de cuisinier. J’espère que je pourrais vous permettre de comprendre un peu plus cet univers qui est mien, réunissant des personnes passionnées ou médiocres, des créateurs ou de simples mais nécessaires ouvriers. Réunissant des jeunes, comme moi en devenir.
Et vous, avez vous une idée de ce qui nous pousse dans cette voie?
Ratatouille.
8 Comments
Excellente idée cette rubrique. La passion voilà ce qui fait avancer…
Qui se cache sous le pseudo Ratatouille?
Ou alors ce sont tes propres mots, Stéphane?
@Adrien> J’avoue y avoir pensé, mais non je ne suis pas derrière ce pseudo, cette personne est bien réelle, la suite la semaine prochaine,avec un épisode de la vie en communauté.
Je guette la suite……
bonne idée, merci. et bon courage à Ratatouille…
oui la passion c’est la seul façon de tenir le choc, mais il faut aussi parler de ces fabuleuses rencontres que l’on peut faire avec notre clientele beaucoup arrive comme client et reparte comme amis, on se voit en dehors du retaurant
salut à tous
1ére et pas dernière intervention ici je pense …
je me retrouve dans ton récit …
c’est drôle et quelque peu “nostalgiant”
après quelques vingt années passées en cuisine au fourneau j’ai toujours ce petit frisson que tu évoques …
la passion est intacte parfois “ombrée” d’une lassitude que les aléas de ce métier ne nous épargnent pas !!!
je te lirai avec beaucoup de plaisir
bye
Salut Ratatouille… ?
Curieuse de lire la suite des tes aventures en effet… En ce qui me concerne, la cuisine n’a pas toujours été une évidence, elle l’est devenue sur le tard. Après un Dess et 2 années dans “le monde du travail”, je me (re)lance dans un apprentissage long et difficile mais au combien passionnant ! Je choisis une cuisine étoilée pour cet apprentissage (ou devrais-je plutôt dire “macaronnée” !) et là, c’est le choc ! Au delà des contraintes classiques mais gérables quand on a la “foi” (horaires décalés, semaines à rallonge et métier physiquement… marquant), je me heurte à la dureté des gens ! Elevés à la dure et élevant à la dure… Triste répétition de l’histoire.
Mais j(e m)’en suis sortie, j’ai remis les pieds sur terre (fini les étoiles!) et constate avec plaisir que la passion a été la plus forte; je n’ai pas abandonné !
Et comme toi, je me dis : ce n’est que le début !
A très vite !