Voici une interview de Gilles Pudlowski donnée lors du déjeuner de presse pour le lancement de son nouveau livre*. Propos recueillis par THIBAUT DANANCHER
J’apporterais ce soir un éclaircissement aux questions qui lui ont été posées pour que vous puissiez y voir plus clair.
Le Point.fr : Puisque c’est le titre de votre livre, “à quoi sert vraiment un critique gastronomique” (*) ?
Gilles Pudlowski : Quand j’ai annoncé à Christian Millau (cofondateur du guide Gault et Millau) que j’allais rédiger un ouvrage sur le sujet, il m’a répondu en blaguant : “Tu n’as qu’à rendre feuille blanche. C’est ça, la vraie réponse ! On ne sert à rien.” Plus sérieusement, je crois que je joue le rôle du consommateur. J’ai pour mission de rendre clair au client ce qui peut lui paraître diffus. Je traduis l’émotion du gourmet, j’aide l’épicurien à être heureux. L’ambiguïté de mon métier, c’est que tout le monde pense que je passe mon temps à manger, mais c’est tout sauf ça. Mes journées, je les consacre à écrire. Ce sont les travaux forcés du plaisir (rires).
Mr Pudlo, vous ne jouez pas le rôle du consommateur, car vous ne réglez pas vos notes. Et nous sommes loin des promesses que vous revendiquez.
Qu’est-ce qu’un bon critique gastronomique ?
C’est quelqu’un qui a le sens de la hiérarchie, qui possède assez de palais pour juger le bon restaurant du mauvais. Il faut tout dire, servir d’éclaireur, découvrir les grands de demain, aider le client à se perfectionner, à savoir où il met les pieds, à déchiffrer les pièges. On doit mettre le doigt sur ce qui ne va pas, sur les réputations galvaudées. Il faut avoir l’oeil partout, car le diable est dans les détails. Cela ne fait évidemment pas plaisir à tout le monde. Dieu m’a mis sur terre pour être un emmerdeur, je suis un empêcheur de tourner en rond.
Lorsque vous réservez une table, le faites-vous sous votre identité ou de façon anonyme ?
Je réserve toujours à mon nom. Ça ne servirait à rien de le cacher, car ma tête est connue depuis 30 ans. Évidemment, je suis mieux accueilli qu’un client normal. Être incognito n’est pas un signe de compétence, ni une garantie. Pour réussir, il faut savoir bien manger et bien écrire. Ce sont les deux règles maîtresses.
Mr. Pudlo, pouvez vous nous dire comment vous réservez vos tables?
Vous dites dans votre livre qu’il faut éviter le “copinage”. Comment réagissez-vous quand un chef vous fait cadeau de l’addition ?
Étant donné qu’aucun euro ne sort de ma poche car c’est mon journal qui me rembourse mes notes, quand le chef d’un restaurant 3-étoiles au Michelin m’invite, alors j’accepte. Ça ne signifie pas que je suis acheté. Le seul établissement de ce standing où je dois régler, c’est L’Astrance. De toute façon, c’est un faux problème. Le souci, ce n’est pas de payer ou non, le souci, c’est le lecteur. Il ne faut pas qu’il soit floué. Que je sois invité ou non, ça n’a aucune influence. Si je dois esquinter un établissement parce qu’il n’est pas à la hauteur, je le fais sans aucun état d’âme. Et puis, à ce que je sache, le critique de théâtre a toujours ses places offertes, celui de cinéma aussi…
Mr Pudlo, comment pouvez vous comparer une place de théâtre a un dîner chez un 3 étoiles? Vous voyez Mr Pudlo, le problème ce n’est pas le lecteur, c’est vous qui le prenez en otage au travers de vos chroniques dans le but de vous permettre d’exister en faisant croire que vous avez une influence. Mais au fait, quels chefs avez vous découverts? Comment expliquer que vous suiviez d’aussi prêt cette blogosphère et ces blogueurs qui sont en passe de vous mettre sur la touche?
Votre critique gastronomique la plus cinglante ? a lire sur lepoint.fr
Arrive-t-il que vous puissiez parler d’un restaurant sans y avoir mangé ?
Je goûte toujours les plats d’un établissement avant d’en faire la critique. C’est la règle de base.
Mr. Pudlo c’est faux, pour exemple Cassis Bistro Londres, vous n’avez jamais gouté ! Je vous rejoint sur un point, pour être critique gastronomique il suffit juste de savoir écrire.
C’est la fin de la route. Vous avez une dernière table à faire. Seul ou accompagné, laquelle choisiriez-vous ?lepoint.fr
(*) Dites-nous Gilles Pudlowski : “À quoi sert vraiment un critique gastronomique ?”, Armand Colin, 12,90 euros, sortie le 19 mai
6 Comments
J’aime la remarque,les critiques de théâtre et de cinéma ont leurs places offertes,l’addition moyenne avec les boissons dans un 3 étoiles c’est 300 euros,et encore en faisant attention sur le choix du vin,le ticket de cinoche c’est combien M.Pudlowski ?Pasal H.
Monsieur pudlo ce permet d’etre dans les restaurants de voir filer les plats de faire un papier sans meme gouter.Eh ca c’est vrai, alors pudlo c’est comme certains qui ne servent à rien !!!!!
j’ai pas peur de Pudlo…. j’ai envoyé chier ça “secrétaire-bras droit-femme de ménage-porte document”, ils sont bon pour te dire qu’ils vont t’aider, donc tu fais un de leurs lancement de guide gratos…et plus de nouvelles, aucun articles……grrrr……;-)
Pudlow est correct. Ce que je trouve pas correct c’est des endroits comme San Francisco ou certains blogueurs semblent savoir d’avance quel resto aura une étoile Michelin. Ca c’est louche….
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