Gmag : 100% conviction pour 0% de connaissance par Fleur Godart

8 septembre 2012

Par Sborgna Nera

En lisant le dernier article de fleur godart, je suis tombé des nues ! Quoi ! Mais c’est encore possible d’écrire de pareilles énormités dans un magasine pourtant qualifié de pointu comme gmag (gastronomie magasine) ?

Avant même de commencer à regarder de près cet article, il part sur le postulat que l’argent c’est mal, l’industrie c’est des méchants et leur meilleur allié à tous les 2, c’est la science : merde, je me suis trompé, je viens d’acheter l’huma !

En fait, on ne comprend pas bien le but de cet article si ce n’est de rassembler comme une gentille lycéenne en terminale littéraire tout plein de phrases et de généralités sur l’industrie, la science, l’argent, le monde qui va trop vite et la malbouffe sans en comprendre vraiment le sens profond, sans avoir d’ailleurs compris quoique ce soit dans toutes ces relations complexes si ce n’est que ça fait bien d’en parler, ça pose, et dans gmag faut faire sa place…

Mais surtout, c’est une collection hallucinante de ce qu’il ne faut jamais faire : donner aux choses des intentions qu’elles n’ont pas, parce que ça rassure, ça fait bien, ça fait même croire a certains qu’ils ont compris comme la nature c’est bien, la chimie c’est mal.

Je vais être obligé de ressasser pour la énième fois que dans la nature (oui, à l’état naturel) on trouve de la cigüe, on peut s’empoisonner avec des fleurs, dans l’estragon et le basilic il y a de l’estragol, substance cancérigène dès la première molécule, dans la peau des pomme de terre on trouve des glycoalcaloides cancérigènes eux aussi (quid du fameux bouillon au peaux de pomme de terre ?), que les viandes aux BBQ sont elles aussi toxiques…etc…

Ensuite, les additifs, pouah quelle abomination ! Fleur fait surement partie de cette cohorte engluée dans le marketing qu’elle dénonce : elle doit se ruer sur les confiture “sans” conservateur, elle peste probablement contre les conserves qui ne sont pas encore une fois “sans” conservateur alors que dans le cas des confitures, le sucre suffit à lui seul, pas besoin de rajouter autre chose et que pour les conserves c’est imbécile, puisque l’appertisation est un procédé pour conserver les denrées.

Il est bon aussi de savoir que le E406, qui ferait fuir en courant n’importe quel biobio parisien, remplace à merveille la gélatine d’origine animale pas géniale en cas de vache folle : hé oui, l’additif E406 est une algue, c’est ce que l’on appelle de l’agar agar connue et utilisée depuis des siècles…

Il y a des citations a gogo dans cet article, comme dans un gentil devoir de philo, que l’élève studieux aurait pris soin de truffer : les réflexes scolaires semblent avoir la vie dure !

Mais c’est pas trop ça qui est dérangeant, c’est ce prisme en permanence mis sur ce que fleur trouve. Par exemple, Thierry Marx s’en prend une, on ne sait pas pourquoi d’ailleurs puisque je suppose qu’elle n’a jamais gouté sa cuisine, le tout basé sur des pré-supposés. Fleur cite 3 fois Escoffier qui a été le premier a codifier et à nommer de manière exhaustive la cuisine française, faisant confiance en l’avenir, le prédisant gastronomiquement meilleur, ce en quoi il avait parfaitement raison : “ce qui doit demeurer intangible c’est la qualité savorique des mets”. Mais c’est exactement l’application principale des découvertes de hervé this lorsqu’il fait de la science, c’est à dire comprendre ce qu’il se passe et en tire des lois, ce qu’il nomme gastronomie moléculaire (à ne pas confondre avec cuisine moléculaire qui est une mode, déjà dépassée…) ! Aujourd’hui les sauces a base de roux sont totalement obsolètes, il y a pléthore de nouveaux liants plus discrets et qui rendent les sauces plus gouteuses que cet enterrement de 1ère classe que sont la farine et le beurre…

Je le répète : on ne combat pas la grande distribution et l’industrie agroalimentaire, qui font tous deux des produits de merde, avec des arguments faux, et c’était d’ailleurs un des grands talents de jean pierre coffe dans ses anciennes émissions de radio pour ceux qui s’en souviennent.

La science est là pour comprendre tous les phénomènes phisico-chimiques qui se passent dans nos casseroles, nos poêles…et il faudrait non pas comme le préconise fleur la bannir de nos cuisines mais au contraire, l’enseigner au plus grand nombre et si possible dans toutes les écoles hôtelières.

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