Radio Casseroles

La Cantine…

13 novembre 2009

 

 

Aujourd’hui, je vous propose de regarder à la loupe le milieu dans lequel je travaille, à partir d’une petite description d’un endroit très particulier…

 

Pour voir loin, il faut y regarder de près… Pierre Dac

 

Pour comprendre la Cuisine, il faut pouvoir la regarder de plus près. Et tout peut commencer à l’endroit le moins convivial, le plus hiérarchisé qui soit, la cantine.

 

Le local cantine, c’est une dizaine de tables, où sont reparties toutes les strates de l’équipe. A gauche, la Salle, en costard, droit comme des I, toujours bien sapée. Certes les serveurs mangent à la cantoche, mais ils y gardent une certaine classe. A droite ; la cuisine, en blouse blanche, parfois en tablier, assez sales eux par contre (s’ils  n’ont pas le temps de se changer, c’est parce que Eux, ils tapent dedans) avec les sous chefs d’un côté, tous les sous fifres de l’autre. Ensuite les plongeurs, parlant, euh pardon, hurlant en dialecte africain, et le staff technique en bleu avec quelques femmes de ménage un peu à part et souvent silencieuses. 

 

Tout ce beau monde discute de façon très hiérarchisée, ou reste coi, stressé par le travail qui reste à réaliser. Et quand les dialogues fusent, ils tournent souvent autour des mêmes sujets, sexe, drogue, pas rock and roll, mais quasi. Avec des « qu’est ce que t’as fait ce week-end, ou qu’est ce que tu vas faire au prochain ? » « Bah je vais me mettre ou me suis mis complètement déquer » (traduction chaste, je vais tellement boire que j’oublierai comment je m’appelle). Parfois quelques percées sur la cuisine, mais jamais trop profondes : « ça te dirait d’aller à Rungis un de ces quatre ? » ou encore « tu connais les ravioles façon Guy Martin ? » Réponse : « non ! » Fin de discussion.

 

Je prends l’escalier, direction bureaux du chef et de ses seconds, vue sur un magnifique parc, lumières naturelles, grands, non, très grands espaces, bureaux modernes, et présence de haute technologie : des ordinateurs avec écrans plats… Je comprends pourquoi ils ont tué pour arriver là ! 

Me voici dans le bureau de mon chef, un Thuries est posé dessus, ouf, je suis rassurée. Il est en pleine discussion, ses sous-chefs l’entourent. J’écoute en essayant d’être discrète, ils parlent de l’avenir des déjeuners de luxe, des futures formules du midi. Discussions confidentielles, et qui présentent de l’intérêt. Mais le service commence, et il faut repartir en bas.

 

Je me pose alors cette question : combien serons nous à monter les marches plus tard et à justifier alors en nous la présence de quelques neurones en plus ? 

 

A la semaine prochaine, 

Ratatouille.

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3 Comments

  • Reply kistool 14 novembre 2009 at 3 h 19 min

    très bon article. J’aime beaucoup le ton de ce petit ratatouille !

  • Reply reliant 15 novembre 2009 at 12 h 56 min

    excellent ratatouille, sans langue de bois

  • Reply xinouf 16 novembre 2009 at 16 h 56 min

    J’aime cet article 🙂 et j’apprécie cet humour ^^

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