Vas-y !

6 novembre 2009

Camarades cuisiniers, je vous raconte aujourd’hui une petite anecdote qui vous rappellera peut être ce que vous vivez au travail, ou ce que vous avez déjà vécu. Pour vous amateurs de la haute gastronomie, après avoir lu, quand vous rentrerez chez vous, après le travail, devant un bon thé ou café, puissiez-vous vous détendre  et respirer fort en ayant une pensée émue pour nous.

Vas-y !

Vas-y, vas-y ! Vas y ! Vas y ! Vas-y ! Je crois que ce sont les deux mots que j’ai le plus entendu depuis que j’ai commencé à travailler dans ce grand restaurant à macarons. A chaque fois que je débute une quelconque mise en place, un type : un grand dignitaire placé un rang ou deux ou trois ou quatre au dessus de moi, passe subversivement derrière ma petite personne et m’hurle, me siffle, me susssure parfois, les deux fatidiques mots : vas-y !
Pourtant je fais tout pour aller le plus vite possible. J’use de différentes tactiques : je me chronomètre, en fixant l’horloge devant moi nerveusement toutes les deux minutes, ou à l’aide de mon portable dans la poche (ce qui reste dure, parce que comme il est en mode silencieux, il ne bip pas pour me réveiller et que surtout le portable est interdit en cuisine).

Comme dans notre métier, le temps passe bien sûr plus vite, j’ai même été jusqu’à compter dans ma tête, ou plutôt faire un décompte. Je me parle toute seule. Encore une chose que je ne faisais que rarement avant d’être cuisinier. Et dans ma tête, mon inconscient prend la forme de tout ce que je déteste, un commandant de US Navi qui me donne des ordres, avec un vocabulaire simplet, digne de la pire propagande.

Les jours passent, mon rythme de travaille s’accélère, toujours ce même mot qui revient. Vas-y ! Vas-y ! Un collègue de boulot m’a même une fois confié qu’il ne se rendait plus compte quand et combien de fois il disait ce mot à son commis.

Jusqu’au jour déprimant où j’ai réalisé que pour accélérer mon rythme de production il était nécessaire que je me répète sans cesse cette fameuse expression : vas-y !

Pour vous, pression rime t elle avec création?

Ratatouille.

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7 Comments

  • Reply Chrisos 6 novembre 2009 at 7 h 34 min

    une bonne dose de pression ne fait pas de mal, à condition que les objectifs soient atteignables et que ce ne soit pas la surenchère permanente
    sinon, trop de pression, trop de rendement-> on néglige la qualité en favorisant la quantité…

  • Reply david 6 novembre 2009 at 10 h 49 min

    tu sais toute les cuisine du monde ,noble ou pas ,fonction de cette façon là.
    je crois qu une bonne formations ,commence par un VAS-y,ensuite avec le temps et une expérience sais toi qui donne le rythme des choses.
    donc si le VAS-Y te gonfle,il ne tient qu a toi de changer cela ,quand tu aura terminer d apprendre et que les autre apprendrons de toi.

    david

  • Reply Kevin 8 novembre 2009 at 11 h 05 min

    Je rajoute a ca…

    Allez! Vas-y!

  • Reply Ghislaineg 8 novembre 2009 at 13 h 35 min

    si tu sens que tu es (presque) parfait …réponds-lui : vas-y ! 😉
    Au mieux il te regarde d’un mauvais oeil ..au pire tu te reçois un coup de casserole (vécu !) . N’aie pas peur de t’affirmer…mais sois irréprochable ! Bonne chance !

  • Reply TheCélinette 8 novembre 2009 at 13 h 39 min

    Je trouve dramatique de travailler toujours plus vite. Ca rend la vie si inhumaine. Prendre le temps de vraiment faire les choses, de les savourer quel bonheur !

  • Reply Edouard Borie 11 novembre 2009 at 16 h 10 min

    Comme les grands sportifs c’est en répétant les gestes des milliers de fois que le corps s’habitue et qu’on gagne en vitesse…
    Dur mais nécessaire apprentissage!
    Alors Vas-y! Courage!

  • Reply nora 16 novembre 2009 at 16 h 56 min

    la cuisine cad la bouffe est indispensable dans la vie de lhomme alors il faut bien cuisiner et savourer vos plats je peux vous donner des recettes

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